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Les munitions à l'uranium appauvri

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Le point sur les fameuses munitions à l'uranium appauvri

Qu'est ce qu'une munition à l'uranium appauvri?: dans une munition dite à uranium appauvri (DU pour Depleted Uranium prononcé "dipliitèd iouraniomme"), le projectile est fabriqué à partir de ce métal qu'est l'uranium.
Pourquoi ces projectiles sont-ils fabriqués à partir d'uranium?: parceque l'uranium est un matériau dense et dur. L'uranium est un métal dense, sa masse volumique est en effet de 18680 kg / m³ contre seulement 11340 kg / m³ pour le plomb (qui est généralement un composé majoritaire des projectiles) soit un rapport de 1,65:1. Plus un projectile est lourd, plus il est difficile de le stopper, plus il est difficile de modifier sa trajectoire, ce qui est une caractéristique intéressante pour un obus ou une balle. Plus le matériau qui compose le projectile est dense, plus à volume ou encombrement égal le projectile est lourd. C'est-à-dire, qu'à géomètrie identique, un projectile conçu dans un matériau de masse volumique élevée est plus lourd qu'un projectile conçu dans un matériau de masse volumique plus basse. C'est-à-dire aussi, qu'à masse égale, un projectile conçu dans un matériau de masse volumique élevée est plus aérodynamique et moins encombrant qu'un projectile conçu dans un matériau de masse volumique plus basse. La dureté est aussi un impératif dans le choix d'un matériau destiné à la fabrication de projectile. Plus le projectile est dur, plus il provoque de dégâts. Et l'uranium est un métal dur.
Pourquoi ces projectiles sont-ils fabriqués à partir d'uranium appauvri?: parce que l'uranium appauvri est bon marché. L'uranium appauvri en question provient des déchets d'activité nucléaire (centrale, essais, etc ...). Comme personne ne sait trop quoi faire de ces déchets, l'industrie de l'armement a proposé de les exploiter, d'où ce faible coût. Coût de la matière première diminué, caractéristiques de la munition améliorées, stocks des déchets d'uranium diminués (ou croissance de ces déchets diminuée), voilà une bonne idée (au départ ou à première vue).
Ces projectiles sont-ils radioactifs?: Oui. Mais ... L'uranium appauvri est radioactif donc les projectiles à l'uranium appauvri sont aussi eux-même radioactifs. Cependant, cette radioactivité est très très faible voire négligeable. Certains accessoires de test mettent en oeuvre le même uranium appauvri, ils sont utilisés en milieu médical aux côtés de docteurs en médecine qui connaissent la réalité de ces accessoires, et il n'y a jamais eu le moindre incident ou risque. Ces accessoires de test servent d'étalons de mesure à certains appareils d'imagerie médicale. Donc, bien que ce soit la première pensée qui vienne à l'esprit, il est certain que ces munitions n'ont pas été fabriquées dans le but d'irradier l'ennemi.
Alors pourquoi cette polémique?: parce qu'il semble que les opérateurs, les servants, les utilisateurs de ces munitions, mais aussi leurs cibles, soient tombés gravement malades, à cause d'elles.
Au final ces munitions sont-elles dangereuses?: rien n'est prouvé ni dans un sens ni dans l'autre, ou alors oui, comme toute munition, elles sont dangereuses pour celui qui les reçoît. Sérieusement, le stockage de ces munitions ne semble pas poser un problème, puisque leurs radiations sont très faibles, il suffit de ne pas rester trop longtemps en leur compagnie ni trop près. Ce sont plutôt les conséquences à l'impact qui sont suspectées. A l'arrivée sur la cible, le projectile explose, donc la masse d'uranium appauvri explose elle aussi. Il se dégage alors des fragments, des poussières et voire même des gaz d'uranium appauvri. Ces poussières et ces gaz sont respirés par les personnes proches de l'impact. Même plus tard, les poussières peuvent être respirées par les personnes qui rejoignent le lieu de l'impact, car les poussières se déposent mais peuvent être soulevées par les vents (qui sont puissants dans les déserts). Inhalés, ces gaz et poussières apportent deux risques. Le premier est la contamination radioactive. Si l'uranium appauvri est sans danger de l'extérieur du corps humain, il n'en est peut-être pas de même lorsqu'il est logé à l'intérieur du corps. Le deuxième risque est lié au fait que l'uranium est un métal lourd. Comme tous ces métaux, son absorption provoque des maladies graves, telles que le saturnisme avec le plomb (c'est pour cette rasion que les canalisations en plomb sont abonnées bien qu'il en reste encore, et c'est aussi pour cette raison qu'il ne faut pas jeter négligeamment à la poubelle les piles à base de mercure).
Qui utilise ces munitions?: les USA, peut-être les autres pays anglosaxons, le Royaume-Uni en tête (comme à l'habitude). La France étudie leur fabrication. Ces munitions ont surtout été utilisées lors de la Guerre du Golfe. Durant ce conflit, il se peut que certains militaires de pays de la coalition autres que les USA se soient servi de munitions à l'uranium appauvri. En effet, il est fort possible que les USA aient prêté leurs munitions à leurs alliés, dont la France. Ces obus sont utilisés par exemple par les canons automoteurs de 155m et le puissant canon automatique de 30mm installé sur l'avion d'attaque A10 Thunderbolt II.
Ou en sommes nous maintenant?: standby apparent. Les média n'en parlent plus, après pourtant une grande vague de médiatisation. Aux USA, les VETS (veterans) poussent toujours le gouvernement à reconnaître ses erreurs (en supposant qu'il soit en faute). Cette reconnaissance appaiserait l'indignation des militaires malades et leur permettrait de profiter des soins financés par le gouvernement. Ces maux sont souvent associés à tort ou à raison avec le syndrome de la Guerre du Golfe, ils sont des cancers, des stress profonds, etc... Il est difficile de trouver un point commun entre ces maladies, il est donc difficile d'en trouver une origine certaine. Les origines suspectées sont les munitions à l'uranium appauvri, les armes chimiques, les vaccins, la destruction des stocks de produit chimique, le stress de la guerre moderne avec ses alertes courantes et ses dangers sournois, etc... Certains militaires français souffrent eux aussi de ces maux comme les militaires britanniques et américains, mais à une plus faible proportion. L'armée française a récemment décidé une grande campagne de recherche sur ce sujet: tous les militaires malades vont devoir subir des examens médicaux à l'armée ou dans le civil (une première !), et leurs affectations passées vont être analysées. D'après l'un des responsables de l'étude, il n'est pas possible de parler de syndrome au sens propre de ce terme pour les militaires français. Et les causes de ces maux seraient multiples.