Tchenobyl la population de France sacrifiée pour sa cause nucléaire.

Tchernobyl :
la population de France sacrifiée pour sa cause nucléaire (?).

La France

En éclatant les parois par surpression, le matériau radioactif maintenant gazeux s'échappe dans l'atmosphère environnante. Et le gaz vole. Et le vent souffle vers l'ouest, vers l'Europe. Donc tous les pays concernés, Belgique, Hollande, Scandinavie, peut-être même les pays du bloc soviétique, prennent des mesures : arrosage des rues, interdiction de manger les végétaux et les champignons, mise à l'abri du bétail, distribution de pastilles d'iode, avertissement à la population, etc ... Tous ? naaannnn ! Un pays s'en dispense. Un pays en voie de développement ? nan ! Une dictature ? nan (quoique, à l'époque ...). La France. L'Etat, composé depuis 1 mois d'une cohabitation gauche - droite avec M. Mitterrand comme Président de la République et M. Chirac comme Premier Ministre (aucun groupe politique ne peut donc rejeter la faute sur l'autre, dommage c'est pourtant une habitude française), annonce officiellement que, Ouf !, les gaz radioactifs n'ont pas atteints la France. Les medias météorologiques expliquent en plus que, heureusement, le bon anti-cyclone des Açores qui d'habitude protège les français de la pluie, les a aussi protégés de la radioactivité.

Les gaz radioactifs ont perdu de leur dangerosité au cours de leur voyage car certains des éléments radioactifs lâchés par le réacteurs n'avaient qu'une durée comptabilisable en heures. Les pays les plus proches de l'URSS sont donc ceux qui ont été les plus touchés, soit parce que les pluies ont fixé les gaz dans leur sol, soit parce que des reliefs les ont retenus, soit parce que les poussières elles aussi radioactives sont retombées. Malgré tout le voyage des gaz et des poussières a donc bien atteint la France. Ses régions les plus touchées sont, en premier, aussi étrange que ça puisse l'être, la Corse (île française méditerranéenne au sud de la France), le Jura et les Vosges.

Pourquoi la population n'a-t-elle pas été protégée ? les populations des autres pays l'ont bien été elles.

- 1ière hypothèse. La France est leader de la production d'énergie par le nucléaire, et les 3 / 4 de son énergie électrique est d'origine nucléaire. Ca implique donc beaucoup de centrales nucléaires. Et comme les français ont appris l'accident de Tchernobyl, si en plus on leur apprend qu'ils sont contaminés, on signe l'arrêt de mort de l'investissement français dans le nucléaire ("on n'a pas de pétrole mais on a des idées", politique qui a conduit la France à être beaucoup moins dépendante des pays exportateurs de pétrole et surtout de l'OPEP), de sa principale source d'énergie, et de ses marchés commerciaux nucléaires à l'export (comment vendre à l'étranger quelque chose qui est tricard chez soi ?). La seule solution, puisqu'on ne peut plus négliger l'accident de Tchernobyl et encore moins le dissimuler, c'est d'affirmer que les gaz n'ont pas atteints le territoire national. Allez on sacrifie la population. Ca vaut l'coup. C'est pour une bonne raison, une cause nationale.

- 2ième hypothèse, qui revient actuellement en force, les déclarations des autorités françaises ont été mal interprétées par les media et / ou la population, et bien que les gaz radioactifs aient effectivement pénétré le territoire français, leur nocivité était "acceptable". La preuve a posteriori en serait que les cancers de la thyroïde ont bien augmenté en France depuis l'accident de Tchernobyl mais ils ont augmenté pareillement dans les autres pays occidentalisés (Etats Unis, etc ...). Ce sera le système de défense de l'homme qui a déclaré que l'accident de Tchernobyl n'avait pas de graves conséquences pour les français, face à l'association dite des victimes de Tchernobyl.

Que penser de tout ça ? Qui a raison ? Pas facile de savoir. J'avais commencé cet article complètement braqué sur la 1ière hypothèse, et habitant le Jura je me sentais particulièrement touché (c'est le cas de le dire, même si, ma foi, ma thyroïde semble bien se porter jusque là, Dieu merci ! ).

Mais beaucoup parlent. Et ils s'opposent. Et ils nous proposent des cartes, avec des nombres, et des unités, qui ne nous disent rien. Je voulais présenter une carte des zones françaises contaminées, et j'avais tout préparé mais j'ai tout d'un coup lu que la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité, http://www.criirad.com ) avait démonté ces cartes : d'après leur analyse et en se basant sur les données qui avaient été annoncées au public, la plupart de la surface de la France se retrouvait avec des contaminations négatives ! Comme si les gaz de Tchernobyl avaient en fait décontaminé la France !

Malgré cet avertissement, voici la carte de France des dépôts de césium après l'accident de Tchernobyl. Source : commission européenne 1998. Titre de la carte : dépôt de césium 137 total (essais nucléaires militaires, Tchernobyl, etc ...). Dépôts mesurés "juste après" l'accident de Tchernobyl selon la CRIIRAD.

Que nous apprend cette carte ?

1 - il s'agit de césium radioactif,
2 - réparti sur la France,
3 - en l'année 1998 (ou alors 1998 est la date de parution),
4 - mais, c'est sûr, après l'accident de Tchernobyl,
5 - issu des essais nucléaires militaires (pour la plupart essais en atmosphère (!) des 5 grandes puissances nucléaires que sont la France, le Royame Uni, la Chine, l'URSS et les Etats Unis), de l'accident de Tchernobyl et d'autres sources diverses (pollution, déchets, radioactivité naturelle, etc ...).

En plus, elle affiche plein de valeurs qui délimitent des zones, et il y a aussi des "bécus par mètre carré" ("Bq / m²") (les nombres en blanc dans des encarts bleus) ...